17 septiembre, 2007

Il s’agit de faits qui, fusset-ils de l’ordre de la constatation pure, présentent chaque fois toutes les apparences d’un signal, sans qu’on puisse dire au juste de quel signal, qui font qu’en pleine solitude, je me découvre d’invraisemblables complicités, qui me convainquent de mon illusion toutes les fois que je me crois seul à la barre du navire. Il y aurait à hiérarchiser ces faits, du plus simple au plus complexe, depuis le mouvement spécial, indéfinissable, que provoque de notre part la vue de très rares objets ou notre arrivée dans tel et tel lieux, accompagnées de la sensation très nette que pour nous quelque chose de grave, d’essentiel, en dépend, jusqu’à l’absence complête de paix avec nous-mêmes que nous valent certains enchaînements, certains concours de circonstances qui passent de loin notre entendement, et n’admettent notre retour à une activité raisonné que si, dans la plupart des cas, nous en appelons à l’instinct de conservation. On pourrait établir quantité d’intermédiaires entre ces faits-gilssades et ces faits-précipices.




(André Breton, Nadja)

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